Fabriquer son tambour chamanique, un voyage dans ses profondeurs

Voilà des mois déjà que l’appel s’est fait entendre dans tout mon être. Une sensation étrange, comme s’il me manquait une clé ou une partie de moi. Qu’est-ce qui pouvait être extérieur à moi alors que je suis convaincue que tout est en soi, il suffit de s’en rappeler. En connexion avec mon Âme, je me suis vue avec un tambour. Le cri de joie dans mes entrailles a confirmé cette vérité.

Le message était clair, mais fallait-il encore trouver la bonne personne qui me guiderait pour ce processus de reconnexion à Gaïa et à l’animal qui m’accompagnerait. Ce fut une évidence, je devais le fabriquer moi-même et pas me contenter d’avoir une attirance dans une belle boutique. J’ai demandé à mes Guides de me mener vers la personne qui saurait voir l’authenticité de ma démarche. Mon but n’était pas d’exposer un tambour dans ma salle de soin, mais de me laisser imprégner par ses enseignements, tirés de la sagesse des Ancêtres et de l’univers chamanique.

Encore une évidence, parmi la liste de tous les artisans et fabricants de tambour, mon intuition m’a poussé vers Hoka, un chaman, un véritable, comme on en fait peu. D’ailleurs on n’en fait pas des chamans, on ne devient pas chaman, on est-naît chaman, dans tout son être et sa manière de vivre, tel que Hoka l’incarne.

Le 1er juillet, je me suis rendue dans l’espace sacré de ce chaman, en pleine forêt, seule, pour ouvrir la Roue de Médecine et choisir ou être choisie par mon futur compagnon de route. Les messages étaient intenses et ont vibré dans tout mon être, les larmes ont longtemps coulé, ma mort et ma renaissance étaient amorcées. J’ai accueilli la bénédiction et la bienveillance des Anciens. J’ai regardé mes failles et mes ombres. Mes peurs de ne pas être assez ou d’être trop à certains moments. Mes peurs de faire les mauvais choix et de dévier de mon chemin. Je me rappelle alors qu’en excursion dans le Gantrisch, mon GPS m’avait fait sortir de la route pour emprunter des chemins de vaches, pour me ramener 500 mètres plus loin sur la route que je venais de quitter. Je m’étais amusée à tourner en rond dans les près. J’ai alors compris que peu importe les sentiers que je choisirai, je rejoindrai toujours ma destinée.

À travers un voyage au tambour dans le monde d’en bas et lors de la rencontre avec mes nouveaux animaux de force, j’ai accepté que derrière ma robe et mes boucles d’oreilles dorées vit ma véritable identité, une guerrière de lumière, une force, une puissance que je n’osais regarder. Mon tambour ne serait alors pas un instrument pour chanter dans les champs fleuris, mais une projection de moi-même, mon meilleur ami qui me rappellerait à ma nature profonde. L’écrire maintenant me demande encore une phase d’acceptation, notre mission à tous les deux est de faire le ménage… En crachant mon feu et en tapant sur mon tambour, je chasserai les ombres, d’abord les miennes, puis celles enfuies dans le Mal du Siècle.

Malheureusement, la peau qui serait la mienne n’était pas présente ce 1er juillet. Hoka est alors parti à la recherche de ma future moitié. Elle est arrivée chez moi quatre jours plus tard et pendant plus d’un mois nous avons communié. J’ai médité avec elle, me couvrant entièrement, j’étais impressionnée et quelque peu intimidée. La veille de sa nouvelle naissance, nous avons immergé les deux dans un bain pour un rituel sacré.

Le 15 août, j’ai éprouvé une immense fierté en redonnant une seconde vie à l’esprit de l’animal, avec cela j’ai d’abord dû me réconcilier, car je suis incapable de tuer une mouche. Il n’était pas mort pour moi, mais vivant plus que jamais, pour moi et pour guider mes pas. Hoka m’a mise en confiance et m’a montré que mon tambour avait la force de me porter, au sens littéral du terme. J’ai découpé le cercle et créé le cordage, avec la peau également, puis j’ai tiré et tressé une rose dans son centre. Nous avons ouvert la Roue de Médecine encore une fois et nous avons voyagé dans les plans subtils. L’animal m’a révélé son nom et m’a montré des moments de sa vie passée. Mon chemin et ma mission m’ont été confirmés. L’heure était à la célébration et à la gratitude. J’ai enfin intégré l’enseignement qui m’a été répété à tant de reprises, la clé réside dans le moment présent. J’ai honoré les quatre directions et les quatre éléments présents en toute chose, y compris en moi. J’ai accepté mes ombres et ma lumière, dans mon Unité et ma complétude. Ça serait avec joie de vous partager les vérités qui m’ont été transmises,

mais je vais limiter la longueur de mon récit.

Voilà plus d’une semaine que mon tambour me regarde et m’appelle pour vibrer. Il continue de me faire avancer. Pensant être arrivée à une étape importante de ma vie, j’ai vécu des moments de grâce divine, connectée à la Source et à tout le vivant, mais je me suis rendue compte que je ne savais rien des secrets de l’immensité et que je cherche encore à faire évoluer ma vérité. Ces jours, je me pose la question de ce qu’est réellement l’authenticité, derrière les masques de l’image et les jeux de la société. Où allons-nous ? je ne sais pas ? mais je sais que j’avance avec confiance, mon tambour et ma mailloche à la main.

Merci à Hoka Cg, de mon âme à la tienne.

Nathalie Rose Tschudi, août 2021

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